Le directeur général de Farnham se vide le coeur

EXCLUSIF. Mis en cause dans une lettre anonyme distribuée dans tous les foyers de Farnham, le directeur général de la Ville de Farnham, François Giasson, tient à préciser qu’il a toujours travaillé dans l’intérêt de la Ville et qu’il n’a aucun squelette dans son placard.

François Giasson se décrit comme un homme patient, mais laisse entendre que sa patience a des limites.

«Je suis renversé par toute cette information erronée, déformée, mensongère qui circule à mon sujet. Je me dois d’informer la population de Farnham parce que la situation s’amplifie de semaine en semaine», lance-t-il, d’entrée de jeu, en faisant référence à la fameuse lettre anonyme que les Farnhamiens ont reçue dans leur boîte aux lettres (voir autre article publié ce matin)

Le directeur général entend s’en tenir à l’entrevue exclusive accordée au journal L’Avenir & Des Rivières et ne pas s’adresser aux médias jusqu’à la tenue du procès pour diffamation et atteinte à sa réputation intenté contre Bertrand Naud. Il tient à préciser que sa «sortie» est une initiative personnelle et n’engage en rien les élus ou les autres employés de la municipalité.

«Depuis le début du litige, je m’étais fixé comme ligne de conduite de ne pas commenter les diffusions externes émanant de M. Naud. Je me disais que les citoyens auraient alors l’heure juste lors du procès pour diffamation que j’intente contre M. Naud, mais je constate qu’une mise au point s’impose», indique-t-il.

Ce dernier ajoute qu’il entend «se tenir debout» et continuer à regarder les citoyens de Farnham «dans le blanc des yeux».

«Je vais accomplir mes tâches de façon honnête et sans arrogance. Non, je ne passerai pas outre mes convictions profondes par peur de représailles. Les élus municipaux sont derrière moi et nous formons une équipe, une famille», poursuit-il.

Pluie d’allégations

François Giasson continue d’affirmer qu’il dort bien la nuit et n’a rien à se reprocher.

«On m’accuse de choses dignes des pires escrocs. À écouter certains, la prison m’attend. On est tous des fraudeurs et des manipulateurs depuis l’ère de la Commission Charbonneau. Mais j’ai confiance aux citoyens de Farnham. Ils feront preuve de discernement. Je ne suis pas inquiet», insiste-t-il.

Le directeur général réagit notamment aux allégations de fraude envers son ancien employeur.

«Les municipalités sont vérifiées par des vérificateurs, puis le ministère des Affaires municipales, puis le bureau du Commissaire aux plaintes (…). Des menaces de faire débarquer l’Unité provinciale anticorruption à mon bureau? Je suis convaincu que les enquêteurs de l’UPAC doivent avoir fait certaines enquêtes à mon insu et c’est tant mieux», affirme le principal intéressé.

M. Giasson évoque également les allégations concernant sa vie personnelle.

«On m’accuse d’avoir utilisé les fonds publics pour mon divorce alors que je n’ai jamais été marié. Je suis père de deux beaux garçons et les arrangements de garde partagée ont été entérinés chez le médiateur sans aucune complication. On dirait un téléroman dans lequel je n’ai même pas de rôle. J’apprends à en rire!», ajoute-t-il.

Soucieux de sa réputation, M. Giasson profite de l’occasion pour inviter les citoyens de Farnham à assister aux audiences de la Cour supérieure, les 22, 23 et 24 novembre, à Cowansville ou Granby (l’endroit reste à déterminer).

Endettement municipal

François Giasson dit avoir été embauché par la Ville de Farnham dans le but de développer cette localité et entend continuer à jouer le rôle qui lui a été dévolu.

«J’ai été embauché pour prendre des décisions, j’en prends et je les assume toutes!», lance-t-il.

Ce dernier admet que le changement peut faire peur…

«Quand on développe, ça fait sortir certaines personnes de leur zone de confort. Mais, je crois au plein potentiel de la Ville de Farnham et je compte bien continuer à faire rayonner cette municipalité», lance-t-il.

Le directeur général affirme que la municipalité est en bonne posture financière et que les investissements majeurs réalisés au cours des dernières années étaient essentiels.

«L’aréna Madeleine-Auclair figure parmi les plus beaux arénas de la région. Nos installations sportives sont up to date. Même chose pour les usines de filtration et d’épuration. Les équipements et la flotte de camions incendie sont maintenant à jour. Il ya eu des investissements ces dernières années et ça va continuer», insiste-t-il.

M. Giasson fait ici référence aux boulevards Normandie, Industriel, Magenta et Yamaska dont la réfection, dit-il, nécessitera des emprunts de l’ordre d’un million de dollars chacun.

«Pensez-vous que Farnham peut payer cash des travaux dans les sept chiffres? L’important est de contrôler la dette…», poursuit-il.

Style de gestion

Le directeur général rappelle que la Ville de Farnham émet près de 800 permis et certificats par année, mais en refuse également un certain nombre.

«Quand un permis ne peut pas être émis, il y a deux solutions: modifier le projet pour qu’il entre dans le cadre réglementaire ou modifier la réglementation municipale. Au cours de 12 derniers mois, quelque 38 modifications ont été apportées aux divers règlements municipaux. Cela veut dire que le conseil municipal a tenu bon d’adapter sa réglementation en fonction de certains projets de citoyens cadrant bien dans le milieu», explique-t-il.

M. Giasson admet que certains citoyens puissent être mécontents de voir s’envoler le projet de leurs rêves à cause d’un règlement, mais affirme être là pour appliquer la réglementation.

«Cela dit, je suis ouvert à entendre les citoyens qui se sentent brimés dans leurs droits», affirme-t-il.