Le Groupe Denis Riel fermera deux magasins en 2015

RÉORIENTATION – Plus de quatre décennies après son ouverture, le magasin Meubles Denis Riel de Farnham entreprend la liquidation de son inventaire dès vendredi dans  le cadre d’une méga vente. L’établissement mettra fin à ses activités au cours de l’année 2015.

Le magasin Meubles Denis Riel de Saint-Jean-sur-Richelieu, situé à l’intersection de l’autoroute 35 et du boulevard du Séminaire, dans les anciens locaux d’Ameublement Éthier & Frères, subira le même sort. La famille Riel en avait fait l’acquisition en 2002.

Les deux établissements concernés seront fermés au grand public les 14 et 15 janvier afin de permettre aux employés de préparer une grande vente de fermeture débutant le 16 janvier.

«La liquidation de notre inventaire de 6M $ pourrait prendre quelques mois. Nous avons beaucoup de marchandise en stock dans les deux magasins et au centre de distribution», signale Jean-Francois Riel, porte-parole de l’entreprise familiale.

Le centre de distribution de la rue Saint-Paul ne sera pas touché par ce vent de changement. Il en va de même avec le deuxième magasin de Farnham, Club Meubles Avantages, qui sera plutôt remis au goût du jour.

«Chez Club Avantages, nous avons déjà commencé à apporter des modifications et à travailler sur l’étalage, le marchandisage, l’utilisation de l’espace. Nous poursuivrons dans le même sens au cours des prochains mois», ajoute le fils du fondateur.

Une décision d’affaires

En juillet dernier, la famille Riel avait fermé son magasin Ashley du plateau Saint-Joseph, à Sherbrooke, puis vendu son établissement Ashley de Saint-Hubert à un groupe de Laval.

«La plupart des employés du magasin de Saint-Hubert ont conservé leur emploi à la suite de la transaction. Il en sera de même avec les membres du personnel de Farnham et Saint-Jean au lendemain de la fermeture», ajoute Jean-François Riel.

Ce dernier laisse entendre que les habitudes de consommation ont beaucoup évolué depuis les années 60 et que la tendance vers des locaux commerciaux plus petits gagne en popularité.

«Les dernières années ont été très compétitives dans le commerce de détail. Nous croyons que la formule de magasin de meubles généraliste n’est plus pertinente ou rentable dans le marché actuel», renchérit Marie-Claude Riel, présidente de Meubles Denis Riel et fille du fondateur.

Le «paternel» confirme les dires de ses deux enfants…

«Même si nous disposons toujours d’une banque de 25 000 à 30 000 clients, les chiffres n’ont pas de parti pris et parlent d’eux-mêmes», affirme Denis Riel.

Ce dernier reconnait que la fermeture des magasins a été est une décision difficile à prendre, tout spécialement pour lui et son épouse Claire, qui ont été «sur la ligne de front» pendant plus de 35 ans, avant de céder les commandes à la deuxième génération.

«J’ai toujours été très intense et n’ai jamais compté les heures. Mes clients ont toujours passé avant tout le reste. Voilà pourquoi je perçois ces deux fermetures comme une sorte de deuil», ajoute-t-il.

Savoir se réinventer

Quoi qu’il advienne, les Riel n’entendent pas retirer leurs billes et se la couler douce jusqu’à la fin de leurs jours. Si les parents ont fini par transférer une bonne partie de leurs responsabilités à la génération montante, Marie-Claude et Jean-François sont beaucoup trop jeunes pour la retraite et ont plein de projets sur la table à dessin.

«Notre famille entend profiter de l’année qui vient pour réinventer son modèle d’affaires. La plupart des 30 membres du personnel demeureront à notre emploi, mais seront réaffectés à d’autres tâches dans le cadre de nouveaux projets. Les cinq employés qui nous ont quittés au cours des 18 derniers mois ne seront toutefois pas remplacés», précise Marie-Claude Riel.

Jean-François Riel ajoute que la famille entend demeurer propriétaire des locaux de Farnham et Saint-Jean, et leur trouver une nouvelle vocation.

«Ce ne sont pas les projets qui manquent, mais il est encore un peu trop tôt pour en parler, en raison du caractère confidentiel de certaines démarches. Je devrais pouvoir vous en dire davantage à la fin mars ou au début d’avril.

Leur père Denis abonde dans le même sens et explique que l’entreprise familiale souhaite prendre un peu de recul afin de mieux rebondir.

«Nous ne quittons pas la tête entre les deux jambes. Nous avons toujours été des précurseurs dans notre domaine et nous entendons bien le demeurer», affirme le fondateur.

On se souviendra notamment que Meubles Denis Riel avait été l’un des premiers magasins indépendants à investir massivement dans la publicité télévisée. Le comédien et ancien porte-parole de l’entreprise, Jacques Thisdale, a largement contribué à la notoriété des Riel en concluant ses interventions à la télé par un retentissant Farrrrr…nham!

Habitudes de consommation

Denis Riel signale que les consommateurs ont beaucoup évolué au fil des ans et que l’entreprise doit évoluer au même rythme.

«Quand j’ai ouvert mon premier magasin, en juin 1972, ça prenait six semaines de salaire à la plupart des gens pour se payer une laveuse. De nos jours, tu peux te procurer un set de salon avec ta paye d’une seule semaine», indique-t-il, à titre d’exemple.

Le Farnhamien affirme que les consommateurs d’aujourd’hui sont généralement plus avertis que leurs ancêtres, mais achètent également beaucoup plus sous le coup de l’impulsion. Parfois même pour combler un besoin de gratification instantané.

Son fils, Jean-François, confirme ces dires.

«Les façons de magasiner sont en constante évolution. Beaucoup de gens savent déjà ce qu’ils veulent en arrivant au magasin. Ils ont navigué sur Internet et connaissent déjà les marques, les prix, parfois même le numéro du produit», explique-t-il.