L’ériochloé velue sous haute surveillance
En octobre 2011, le maire de Pike River, Martin Bellefroid, lançait un cri d’alarme face aux conséquences néfastes de l’ériochloé velue sur l’industrie agricole. Dix mois plus tard, cette mauvaise herbe de grande taille représente toujours une menace sérieuse pour nos cultivateurs.
Cette plante envahissante, rapportée pour la première fois en 2000 en Montérégie, se propage surtout à l’aide de la machinerie agricole. Elle a fait des ravages importants en sol américain.
Afin de stopper son expansion, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) débutera, dès la mi-août, une opération de dépistage en Montérégie et dans l’ensemble du Québec.
Ces inspections serviront à déterminer si l’ériochloé velue s’est propagée hors des zones déjà connues.
«Nous tentons autant que possible d’aviser les propriétaires des champs concernés de notre visite. Ce ne sera toutefois pas toujours possible», indique Mélanie Gauthier, spécialiste intérimaire en espèces exotiques envahissantes à l’ACIA.
Cette dernière ajoute que la présence d’inspecteurs ne signifie pas obligatoirement que les terrains visités sont infestés par cette plante, qui produit des semences jusqu’à la fin octobre.
«C’est vraiment important pour nous de bien sensibiliser les producteurs agricoles. De telles interventions de dépistage se tiennent depuis 2007. L’an dernier, nous avons recensé 12 fermes infestées lors des visites et à la fin de l’année, ce nombre passait à 18. Il faut donc que les agriculteurs nous aident à réduire les risques en retirant la terre et les débris végétaux que l’on retrouve sur les équipements et la machinerie agricole», soutient Mme Gauthier.
L’ACIA rapporte que l’ériochloé velue est une plante coriace. «En général, il est recommandé de recourir à des applications séquentielles d’herbicides, alliées à des mesures de prévention et à des stratégies culturales et mécaniques, comme la rotation des cultures et le travail du sol», mentionne l’agence.
Le maire Bellefroid, qui n’a pas voulu commenter longuement l’opération, se montre sceptique face à cette campagne de sensibilisation de l’ACIA.
«Ça n’a pas bougé très fort depuis l’an dernier. J’espère que l’ACIA investira davantage dans la lutte à l’ériochloé velue, car ses impacts sont terribles», laisse-t-il échapper.