Les citoyens invités à commenter le rapport de la Commission mixte

La Commission mixte internationale (CMI) sur les eaux limitrophes vient de publier son projet de rapport visant à améliorer la préparation aux crues de la rivière Richelieu et du lac Champlain. Elle invite la population à le commenter.

Rappelons que la CMI est un organisme bipartite et paritaire créé en 1909 par les gouvernements américain et canadien. Sa mission est de conseiller les deux gouvernements sur les questions relatives aux eaux partagées.

À la suite de la crue historique du printemps 2011, les gouvernements ont confié à la CMI le mandat de faire une étude complète des mesures pour atténuer les crues et les impacts des inondations et de leur faire des recommandations. La commission a formé un comité pour élaborer un plan d’étude.

En juillet 2013, ce comité a remis un plan d’étude échelonné sur cinq ans et évalué à 14 millions de dollars. Les gouvernements ont finalement réduit considérablement la portée du mandat de la CMI. Ils lui ont demandé de se pencher sur deux enjeux mis en lumière par les événements du printemps 2011.

D’une part, ils ont demandé à la Commission de combler les lacunes pour disposer des données nécessaires à un futur système de prévision et de cartographie des crues en temps réel. D’autre part, les gouvernements veulent obtenir des cartes statiques présentant différents scénarios de crues.

Groupe

Pour réaliser les travaux, la CMI a constitué un groupe formé d’experts des États-Unis, du Canada, du Québec, du Vermont et de l’état de New York. Il vient de produire une ébauche de son rapport intitulé «Vers un système opérationnel en temps réel des inondations et de cartographie des plaines inondables pour le lac Champlain et la rivière Richelieu».  On peut consulter le rapport sur le site Internet http://ijc.org/champlainrichelieuplan/?lang=fr.

La Commission invite la population à commenter le projet de rapport. Elle recevra les commentaires jusqu’au 10 décembre en vue de rédiger la version finale. Plus précisément, elle demande de répondre aux questions suivantes : les recommandations formulées dans le rapport sont-elles valables? Répondent-elles aux besoins réels d’amélioration de la préparation aux crues du lac et de la rivière et des avertissements d’inondation? La CMI invite également la population à examiner les cartes statiques des crues connexes.

Recommandations

Le rapport du Groupe de travail technique comprend six recommandations. Il propose de créer un modèle de prévision des crues tenant des effets du vent et des vagues. À cette fin, il souhaite le maintien de stations de mesure du niveau et des vagues à Porte Henry, New York, et à Grand Isle, au Vermont. Il demande d’instituer un organe binational de coordination, sous la direction de la CMI, pour appuyer les organismes participant à la prévision en temps réel.

Il juge nécessaire d’acquérir de nouvelles données bathymétriques (profondeur) du Richelieu entre Saint-Jean-sur-Richelieu et Sorel. Enfin, il faut produire des cartes des zones d’inondations selon différents scénarios de crue pour l’ensemble du bassin Richelieu-Champlain. Il s’agit d’un outil de planification des urgences aux autorités et à la population générale pour les terres qui pourraient être inondées lors des crues.

Des cartes des crues ont été établies pour les rives du lac au Vermont et dans le nord-est de l’état de New-York, de même que pour la plaine du Richelieu, de la frontière au rapide Fryer. On peut voir un aperçu de ces cartes sur le site Web de la CMI, à http://arcg.is/1MhXui2. Il présente 11 scénarios, dont certains sont pour le moins catastrophiques. Pour ceux qui consulteront les cartes, il faut savoir que le débit record atteint en 2011 correspond au scénario 6. Au scénario 11, le plus pessimiste, il y aurait de l’eau au-delà de la rue Jacques-Cartier.

Les cartes des crues ne sont pas conçues à des fins réglementaires, mais plutôt pour illustrer le potentiel d’inondation dans différentes conditions, prévient la Commission.

Notons enfin que le rapport ne présente aucune évaluation des mesures d’atténuation des inondations, ces éléments n’étant pas dans le cadre de la demande des gouvernements.