Les producteurs laitiers feront la lutte aux gaz à effet de serre

ENVIRONNEMENT. Coop Carbone bénéficiera d’une aide financière de 210 000 $ du gouvernement du Québec pour la mise en place d’une structure d’accompagnement des producteurs laitiers qui souhaitent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Les ministres David Heurtel (Environnement) et Pierre Paradis (Agriculture) en ont fait l’annonce, hier après-midi à Pike River, dans une ferme de la famille Gasser.

L’aide gouvernementale aidera à réunir toutes les informations pertinentes sur la production de GES en milieu rural et à identifier les meilleures pistes de solution pour combattre ce problème environnemental. Il faut préciser que le secteur agricole est responsable de 10 % des GES au Québec.

Au lieu d’imposer des solutions toutes faites, le gouvernement québécois a choisi de travailler en partenariat avec les acteurs du milieu de manière à s’assurer que les projets mis de l’avant prennent véritablement en compte la réalité des producteurs laitiers.

«On compte 6 000 fermes laitières au Québec et, parmi elles, beaucoup de petites entreprises. Il faut en tenir compte dans la stratégie de lutte aux GES», prend soin de rappeler Réal Gauthier, président des Producteurs de lait d’Outaouais-Laurentides.

Le ministre de l’Agriculture et député de Brome-Missisquoi, Pierre Paradis, rappelle que les agriculteurs «sont proches de la nature» et  connaissent l’importance de la protéger. Leur participation à la lutte aux GES va donc de soi.

«Produire des aliments sains dans le respect l’environnement, c’est un mariage gagnant-gagnant», insiste-t-il.

Le ministre de l’Environnement, David Heurtel, ajoute que le secteur agroalimentaire présente «un bon potentiel de réduction des GES» et que l’entrée en scène d’Agro Carbone permettra d’étendre la capacité d’intervention des entreprises de production et de transformation laitière.

«La lutte aux GES est non seulement essentielle à la sauvegarde de la planète, mais présente également des opportunités d’affaires intéressantes», insiste M. Heurtel.

Le président directeur général de Coop Carbone, Jean Nolet, se dit ouvert à toutes les propositions et s’attend à du concret dans les 18 prochains mois.

«Et si on a des projets intéressants avant cette date, on sera en mesure d’offrir de l’accompagnement aux promoteurs», précise-t-il.

Ce dernier a déjà une petite idée du type de projets qui pourrait permettre de rencontrer les objectifs environnementaux, mais préfère laisser la chance aux artisans du milieu agricole

«Il y a moyen de capter le méthane produit par les élevages de vaches laitières, le purifier et le compresser afin de pouvoir l’utiliser dans le transport du lait et des intrants», avance-t-il à titre d’exemple.