Les projets domiciliaires avancent à pas de tortue

CONSTRUCTION. Le Domaine du Château d’eau et la Seigneurie des Cantons, deux projets domiciliaires lancés à grand renfort de publicité en 2011-2012 rue Victoria à Bedford, tardent à atteindre leur vitesse de croisière. Les promoteurs ne jettent toutefois pas les gants pour autant.

«On s’attendait à ce que le prolongement de l’autoroute 35 se fasse plus rapidement. Ça retarde notre développement», indique Nadine Proulx, actionnaire et porte-parole du groupe Jolivar, maître d’oeuvre du quartier résidentiel Le Domaine du Château d’eau.La phase 1 de ce projet domiciliaire, initié par trois investisseurs privés de Saint-Jean-sur-Richelieu (Léo Ouellet, Marcel St-Jean et Germain Laplante), prévoit l’implantation de 45 maisons au nord-est de la Ville de Bedford.

Les deux premières maisons, érigées à l’automne 2011 sur l’avenue du Château d’eau, n’ont toujours pas trouvé preneur, mais deux autres résidences unifamiliales ont cependant vu le jour depuis ce temps à l’initiative d’autoconstructeurs.

«Une autre maison sera érigée dans les prochains mois par Construction Jolivar», précise Mme Proulx.

Les terrains du Domaine  du Château d’eau se vendent entre 42 000$ et 100 000$ alors que leur superficie varie entre 6 000 et 15 000 pi<V>2<V>. On y accepte les maisons unifamiliales de type bungalow et cottage.

«On peut vendre le terrain seul ou fournir la maison clé en main. C’est au goût de l’acheteur», ajoute la porte-parole du groupe Jolivar.

Cette dernière laisse entendre que les promoteurs se doutaient bien que le projet mettrait quelques années à atteindre sa vitesse de croisière, mais reconnait que le contexte économique ne les avantage guère.

Le nouveau maire de Bedford, Yves Lévesque, fonde lui aussi de grands espoirs sur le Domaine du Château d’eau.

«C’est la plus grande superficie résidentielle à développer sur notre territoire. Bedford peut également compter sur la présence de quelques terrains isolés encore vacants, mais ils sont peu nombreux. Nous disposons par ailleurs d’une parcelle en zone commerciale qui pourrait être convertie en zone résidentielle si un développeur sérieux se manifeste», résume le maire Lévesque.

Le premier magistrat de la Ville de Bedford insiste sur l’importance d’attirer de nouvelles familles dans la région «pour garder les services en place» et «générer une certaine croissance».

M. Lévesque compte rencontrer les promoteurs du Domaine du Château d’eau dans les prochaines semaines pour voir de quelle façon la Ville est en mesure de les aider. «Les dernières années n’ont pas été faciles. Il faut s’unir et mettre nos idées en commun si on veut se renforcer. C’est une priorité pour le conseil municipal», Le maire de Bedford, Yves Lévesque

Marco Macaluso, courtier immobilier chez Century 21 Réalisation, constate que les gens désirant se bâtir à Bedford sont très peu nombreux depuis deux ou trois ans. Selon lui, le prix élevé des terrains expliquerait en bonne partie les réticences des acheteurs.

«Les promoteurs du Domaine du Château d’eau ont révisé le prix de leurs terrains à la baisse – de 11$ à 7,50$ / pi2 – mais ça me semble encore trop élevé. Il n’est pas normal que les terrains se vendent plus cher à Bedford qu’à Farnham (6$ / pi2 en moyenne)», affirme M. Macaluso.

Ce dernier se souvient encore de l’époque où certains acheteurs de Granby ou de Saint-Jean-sur-Richelieu acceptaient de s’éloigner de chez eux pour se bâtir à meilleur prix.

«Il y a quelques années, il n’était plus possible de construire une maison à Saint-Jean-sur-Richelieu pour moins de 200 000$, mais la situation a changé. Les acheteurs peuvent maintenant s’établir à Saint-Jean pour 170 000$ et utiliser le transport en commun pour aller travailler à Montréal ou sur la Rive-Sud. Ça leur évite d’avoir à acheter une deuxième voiture», précise-t-il.

M. Macaluso fait également valoir que l‘inventaire a augmenté de façon importante au sud de Montréal depuis la fin de 2012. Les acheteurs ont désormais l’embarras du choix et recherchent les bonnes occasions.