L’ex-ministre Nicolas Marceau parle des finances d’un Québec indépendant

POLITIQUE. Le Parti québécois de Granby a organisé récemment une conférence en compagnie de Nicolas Marceau, ancien ministre des Finances et de l’Économie du Québec sous le gouvernement de Pauline Marois, afin de discuter des finances d’un Québec indépendant et démystifier certains concepts relatifs à la souveraineté.

C’est devant une centaine de partisans qui s’étaient rassemblés dans la salle de conférence de SOS Dépannage – Moisson Granby que Nicolas Marceau a notamment présenté son nouveau livre, intitulé Une fois le Québec souverain, et discuté de ses années en politique et des transformations qu’une souveraineté québécoise impliquerait. Le discours de M. Marceau s’est concentré, entre autres, sur la nécessité pour le mouvement souverainiste et le Parti Québécois de mieux expliquer la souveraineté aux Québécois. Selon lui, il est impératif de présenter clairement ce que serait un Québec souverain, et son livre vise notamment à contribuer à cette compréhension.

« On peut dire que ça va mieux pour le mouvement souverainiste, on a vu que ça s’est traduit par la victoire à Jean Talon. C’est sûr que derrière cette victoire, il y a un travail de militantisme important, mais il y a plus que ça. Et d’après moi, ce plus est qu’on a retrouvé le bon positionnement. On dit les bonnes affaires, on est des souverainistes assumés », a indiqué l’ancien ministre des Finances.

Dans Une fois le Québec souverain, Nicolas Marceau y présente les transformations que le Québec doit subir dans une éventuelle indépendance et qui concernent plusieurs sphères de la vie collective, telles que la constitution, les institutions démocratiques, les lois et tribunaux, les impôts, l’économie, les relations extérieures, la langue, la culture et la communication, etc. Le spécialiste des finances y explique que la souveraineté vise à transformer le Québec en un État complet, assumant toutes les responsabilités d’un pays normal. « Depuis 1791, on ne connaît rien d’autre comme fonctionnement dans notre société que la démocratie, il n’y a pas de tradition de violence, de vol ou ainsi de suite. Donc, juste à cause de cet élément, tout laisse croire qu’un Québec souverain continuerait à se développer très bien », a informé M. Marceau.

Budget de l’an 1 

Économiquement parlant, le Québec se porterait très bien au lendemain d’une indépendance, selon M. Marceau. Il explique que, bien que le Québec fonctionne actuellement avec une économie mixte (secteurs privé et public), une souveraineté n’entraînerait pas de changements majeurs à ce niveau. Cependant, il insiste sur la fin de la double bureaucratie actuelle (Québec et Ottawa), promettant un État plus efficace et moins lourd. « La politique économique fédérale favorise des secteurs économiques comme l’automobile en Ontario, le secteur financier à Bay Street ou encore les hydrocarbures de l’Ouest. Si on devient souverain, le Québec se dotera de sa propre politique économique qui va favoriser des secteurs d’activités économiques québécois », a souligné l’expert fiscal.

En ce qui concerne l’impact financier de l’indépendance, l’ex-politicien affirme que le Québec demeurera riche, renforcé par ses infrastructures et la diversité de ses industries. Il compare le niveau d’endettement potentiel du Québec à celui des autres pays du G7, soulignant que le Québec se situerait à la deuxième place des pays les moins endettés. « Les finances publiques dans un Québec souverain seraient en santé. On aurait un niveau d’endettement qui nous placerait très bien, on aurait un déficit qui est très léger en comparaison de ce qui se passe ailleurs et tout à fait résorbable si on le souhaite. Cette conclusion à laquelle on est parvenu, c’est la même à laquelle on est parvenu en 1992, en 2005 et en 2016. Et c’est la même conclusion qu’on aura en 2029 et en 2041 », a conclu le principal intéressé.