L’heure est à la spécialisation pour Armoires Cuisines Action et Cuisines Beauregard

AFFAIRES. L’acquisition de Cuisines Beauregard par Armoires Cuisines Action, une transaction finalisée en mai dernier mais rendue publique il y a une dizaine de jours à peine, ouvre la porte à de belles et grandes choses pour les années à venir.

Les administrateurs de ces deux entreprises entendent travailler en synergie et mettre en commun leurs ressources et leur savoir-faire afin de se démarquer de la concurrence.

Malgré le ralentissement temporaire qui affecte l’industrie de la construction et, dans une moindre mesure, l’industrie de la rénovation, la haute direction du nouveau groupe envisage l’avenir avec optimisme.

« Le Québec affiche aujourd’hui un déficit de 150 000 logements. Il faudra également loger les quelque 50 000 personnes qui s’amènent au Québec chaque année », explique le président d’Armoires Cuisines Action, Guy Grégoire.

Ce dernier laisse entendre que le marché des condos et des maisons en rangée est « en chute libre » et dit s’attendre à une forte croissance du secteur locatif au cours des prochaines années.

« L’usine Sainte-Sabine est déjà orientée sur la production à gros volume et va poursuivre dans le même créneau. Notre nouvelle usine de Granby se spécialise plutôt dans le milieu et le haut de gamme avec des produits sur mesure qui s’adressent davantage aux particuliers qu’aux constructeurs d’immeubles locatifs », indique-t-il.

La haute direction laisse entendre que chacune des deux usines est appelée à se spécialiser toujours davantage en vue d’un positionnement optimal.

Peu de changements à l’horizon

Les deux fabricants d’armoires de cuisine et de salle de bain vont poursuivre leurs activités sous leur raison sociale d’origine (Cuisines Beauregard et Armoires Cuisines Action) et dans les localités qui les ont vu naître (Granby et Sainte-Sabine).

Cuisines Beauregard entend miser plus que jamais sur le réseau de distribution qui a fait sa force alors que Armoires Cuisines Action continuera à avoir recours à ses propres succursales de vente (Laval, Laprairie, Boucherville, Vaudreuil-Dorion et Saint-Jean–sur-Richelieu).

Les dirigeants des deux entreprises prévoient l’ouverture d’une succursale de vente à Saint-Alphonse–de-Granby dans les prochains mois. Cette nouvelle installation, située à l’intersection de la route 139 et de l’autoroute des Cantons-de-l’Est, sera exploitée en collégialité et leur permettra d’accentuer leur présence dans la région.

« Chacune des deux entreprises exploite par ailleurs une succursale de vente à Boucherville. Nous entendons mixer les deux installations pour n’en conserver qu’une seule », signale M. Grégoire.

Des investissements à Granby

Des investissements de l’ordre de 500 000 $ sont à prévoir dans les prochains mois chez Cuisines Beauregard. Le réaménagement des installations existantes et l’acquisition de nouveaux équipements permettront d’augmenter la capacité de production de l’usine de Granby.

« On parle ici d’un agrandissement par l’intérieur qui va se traduire par une création d’emplois », indique la présidente de Cuisines Beauregard, Jocelyne Giguère, sans plus de précision.

Le fabricant d’armoires de Granby devra éventuellement investir dans la robotisation, mais ses dirigeants ne semblent pas pressés outre mesure et veulent prendre le temps de bien faire les choses.

« Pour rester concurrentiel et mieux faire face à la pénurie de main-d’œuvre, il nous faudra penser à la robotisation tôt ou tard. C’est une sorte de passage obligé », affirme le vice-président de Cuisines Beauregard, Sylvain Brunelle.

En réponse à nos questions, Mme Giguère laisse entendre que la nouvelle de la transaction a causé une certaine inquiétude chez les employés de l’usine de Granby, mais ajoute que la direction a eu tôt fait de les rassurer en faisant allusion aux investissements projetés.

« Il pourrait arriver que certains membres du personnel doivent travailler trois jours à Granby et deux jours à Sainte-Sabine, au gré des besoins de chaque entreprise, mais rien de plus ! Et il va sans dire que ça ne touchera pas un grand nombre d’employés », poursuit M. Grégoire.

Les trois membres de la haute direction (1) s’entendent par ailleurs pour dire que l’humain a toujours été et va demeurer au centre des préoccupations des deux entreprises fondées voilà plus de 30 ans par des familles de la région.

(1) Le quatrième membre de la haute direction, Carole Langlois, vice-présidente responsable des finances, n’était pas présente lors de la visite du journal L’Avenir et des Rivières au siège social de Sainte-Sabine.