Meunerie Côté-Paquette: reconstruction à Ange-Gardien… ou ailleurs!

ÉCONOMIE. Les propriétaires de la meunerie Côté-Paquette ont toujours l’intention de reconstruire l’édifice rasé par les flammes en février dernier, mais n’ont pas encore arrêté leur choix sur le nouvel emplacement.

«Je m’attends à avoir du nouveau à ce sujet dès cette semaine», précise Bernard Paquette, copropriétaire de l’entreprise.

La meunerie Côté-Paquette pourrait être érigée sur le site d’origine, choisi par le fondateur Valmore Lacoste voilà près de 90 ans.

«Dans le croquis que j’ai soumis aux gens de la Ville d’Ange-Gardien, je demandais la permission de construire un peu plus près de l’autoroute 10, car j’ai suffisamment de terrain pour le faire. On m’a répondu qu’il me fallait rebâtir à la même place pour conserver les droits acquis», indique M. Paquette.

Interrogé à ce sujet par lAvenirEtDesRivieres.com, le maire Yvan Pinsonneault prend soin de préciser que M. Paquette n’a pas soumis de plan d’implantation, ni de demande pour l’obtention d’un permis de construction, aux services techniques de la municipalité.

«Sana voir consulté les gens des services techniques, je peux vous dire que les propriétaires pourraient très bien rebâtir sur les fondations de l’ancienne meunerie ou un peu plus loin sur le même terrain en autant que le projet respecte les marges de recul et les autres normes municipales en vigueur (…) Le conseil  souhaite de tout cœur que la meunerie poursuive ses activités à Ange-Gardien – car c’est un employeur important – et n’a donc pas intérêt à compliquer la vie à ses propriétaires. Il n’y a pas une municipalité qui peut se permettre de refuser un tel investissement», insiste M. Pinsonneault.

Les deux associés, Bernard Paquette et Mario Côté, seraient également tenus de creuser «un petit lac» sur leur propriété afin de répondre aux besoins d’approvisionnement en eau en cas d’incendie.

«La facture pourrait s’élever à un demi-million $, car la présence de roc nous oblige à dynamiter», signale M. Paquette.

Le maire Pinsonneault précise que la demande d’aménagement du réservoir d’eau n’est pas d’une exigence de la municipalité et relève plutôt d’une autre partie prenante au dossier. L’assureur de la meunerie par exemple.

«Notre service de sécurité incendie a accès au système d’aqueduc en cas de sinistre», ajoute M. Pinsonneault.

Desserte ferroviaire

Si les propriétaires de la meunerie Côté-Paquette décidaient de quitter Ange-Gardien pour s’établir ailleurs, ceux-ci opteraient vraisemblablement pour un site industriel desservi par le réseau ferroviaire.

«Nous recherchons un emplacement ayant accès au chemin de fer. À l’heure actuelle, nous n’avons aucune assurance que la nouvelle compagnie ferroviaire (NDLR: Central, Maine & Québec)  rétablira le service à Ange-Gardien», explique M. Paquette.

La municipalité ne semble pas avoir plus de garanties à ce sujet…

«La compagnie ferroviaire ne nous a pas fourni d’indications en ce sens. J’ai déjà entendu dire que la remise en état de la voie ferrée nécessiterait des investissements importants, mais je n’en sais pas plus», affirme le maire Pinsonneault.

Les propriétaires devront faire leur choix tôt ou tard, car le temps presse…

«La compagnie d’assurance nous donne un an, un an et demi, pour nous décider», ajoute-t-il.

Les deux associés n’écartent pas la possibilité de recruter un troisième partenaire pour les aider à financer le projet de construction de la nouvelle meunerie.

«La reconstruction pourrait jusqu’à 20M $ et les assurances ne couvrent pas la totalité des frais», explique M.Paquette.

Business as usual

Au lendemain de l’incendie, les propriétaires ont dû prendre des arrangements avec plusieurs entreprises québécoises en attendant une reprise des opérations de la meunerie. Il n’était pas question que leurs animaux manquent de moulée!

«Les cochons, c’est comme les humains, il faut que ça mange tous les jours», rappelle M. Paquette.

La meunerie d’Ange-Gardien produisait 2 400 tonnes de moulée par semaine pour alimenter les porcs de Bernard Paquette (1 200 tonnes/ semaine) ainsi que  les porcs (800 tonnes) et les canards (300 tonnes) de Mario Côté.

«Nous achetons présentement la moulée, le soya et le blé d’Inde où nous le pouvons. À Ange-Gardien et Saint-Césaire notamment, mais également à Victoriaville, Saint-Hugues, Saint-Apollinaire, Saint-Bernard-de-Beauce et Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Aucun fournisseur ne peut combler la demande à lui seul», résume M. Paquette.

«J’ai huit camions sur la route pour le transport de la nourriture et mon partenaire a également les siens. Nos chauffeurs se relaient sept jours par semaine, sur deux quarts de travail, pour suffire à la tâche», poursuit M. Paquette, dont l’entreprise produit 400 000 porcs par an.