Nouveaux poulaillers: Farnham s’accorde un mois de réflexion

AGRICULTURE. Le conseil municipal de Farnham devrait statuer, le mois prochain, sur la demande de dérogation mineure formulée par l’entreprise F. Ménard en vue de la construction de deux poulaillers sur le chemin des Coteaux.

F. Ménard opère actuellement deux poulaillers ayant une capacité totale de 50 000 têtes au 1 533, chemin des Coteaux. Ces installations servent à la production de poulets à griller.

L’entreprise souhaite en construire deux autres similaires à la même adresse et demande à la Municipalité de l’autoriser à réaliser son projet même si le terrain devant accueillir les nouvelles constructions est situé à 101 mètres de la maison la plus proche (la distance réglementaire exigée par la Ville est de 113,88 m) et à 255 m du périmètre d’urbanisation (la distance réglementaire exigée par la Ville est de 341,63 m).

Le comité consultatif d’urbanisme (CCU), chargé d’étudier la requête, recommande aux autorités municipales d’autoriser la construction des deux poulaillers. Les élus ont cependant décidé de reporter leur décision à la séance régulière du 7 août prochain en raison des inquiétudes soulevées par certains citoyens lors de l’assemblée publique de lundi. Le conseil entend profiter de ce délai pour procéder à certaines vérifications, histoire de prendre la décision la plus éclairée possible.

Les citoyens concernés disent craindre que la dérogation mineure demandée par l’entreprise ouvre la porte à la construction d’autres poulaillers dans le voisinage.

Position de F. Ménard
F. Ménard se fait rassurant et affirme que les autorisations demandées ne seront valides que pour l’ajout de deux poulaillers.

«Si l’entreprise souhaite réaliser d’autres projets sur le même site, elle devra soumettre une nouvelle demande au CCU de la Ville de Farnham», indique l’agronome Guy St-Laurent, responsable de l’environnement et des cultures chez F. Ménard.

Le directeur général de la Municipalité, François Giasson, abonde dans le même sens et confirme que l’octroi d’une dérogation mineure vise à répondre à une demande précise. Tout nouveau projet de construction nécessite une nouvelle demande de permis et doit être soumis à l’attention des membres du CCU.

M. St-Laurent ajoute que les distances séparatrices minimales entre une ferme d’élevage et les habitations les plus proches augmentent au fur et à mesure que l’on ajoute de nouveaux bâtiments sur un même site ou dans un même secteur.

«Selon moi, il ne serait pas possible de construire un cinquième ou un sixième poulailler au même endroit en raison de cette contrainte. Avec les deux bâtiments projetés, on atteint la limite de ce qu’il est possible de faire», précise-t-il.

Autres considérations
Guy St-Laurent fait également remarquer qu’une trop grande concentration d’animaux au même endroit n’est pas souhaitable en raison des risques de propagation des maladies.

«F. Ménard a d’autres sites à sa disposition et n’a pas besoin de mettre tous ses poulaillers à la même place», affirme-t-il.
Le porte-parole de F. Ménard signale enfin que les vents dominants dirigent les odeurs des poulaillers vers un champ et non vers les habitations les plus proches.

«Les propriétaires des deux maisons les plus près du site et d’un troisième terrain non construit sont d’accord avec le projet. S’il y avait un problème d’odeurs dans le secteur, ils nous l’auraient mentionné et n’auraient pas dit oui à notre projet», plaide M. St-Laurent.

Ce dernier reconnaît que le report de la décision du conseil municipal pourrait forcer l’entreprise à retarder la réalisation des travaux au printemps 2018.
«Ça va être serré, car le solage des bâtiments doit être coulé avant l’hiver», explique-t-il.