Pepper, une présence rassurante pour la députée Claire Samson

SANTÉ. Le cheminement de la députée caquiste d’Iberville, Claire Samson, démontre hors de tout doute que l’on peut réaliser ses rêves malgré un diagnostic d’épilepsie.

Mme Samson a subi une intervention chirurgicale au cerveau voilà 20 ans, puis reçu un diagnostic d’épilepsie cinq ans plus tard.

«La maladie neurologique qui m’affecte est une conséquence de cette opération. Le processus est irréversible, mais on peut apprendre à vivre avec», signale la dame de 62 ans.

Cette dernière a appris à apprivoiser la maladie au fil du temps et se tire fort bien d’affaire aujourd’hui.

«Je marche, je m’alimente bien et je prends le temps de respirer. Une bonne discipline de vie fait toute la différence pour une personne épileptique», explique-t-elle.

Un chien d’assistance

Claire Samson a par ailleurs eu la bonne idée de se procurer un chien d’assistance qui la suit partout depuis une dizaine d’années. Le caniche royal gris a été acheté au Québec et dressé par des détenus dans un pénitencier du New Jersey. L’animal et sa maîtresse ne se sont jamais quittés depuis ce temps.

«Ça prend un chien intelligent et travaillant.avec un bon tempérament. Il ne doit pas être agressif, mais pas trop craintif non plus, car il est appelé à rencontrer beaucoup de monde», précise-t-elle.

Pepper a subi un entraînement spécial qui lui permet de percevoir chez l’être humain les changements chimiques annonciateurs d’un épisode d’épilepsie. Il est également capable de déceler tout changement dans l’état de santé d’une personne diabétique.

«Mon chien sent venir l’épisode d’épilepsie cinq heures avant tout le monde. Ce délai me permet de prendre les mesures nécessaires (respiration, points de pression, etc.) pour rétablir la situation. Je réussis à m’en sauver la plupart du temps», ajoute Mme Samson, dont la dernière crise remonte à 18 mois.

Et si une crise épileptique survient, Pepper se couche devant sa maîtresse pour éviter que les gens ne l’approchent.

«Ces épisodes durent moins d’une minute. Je n’ai pas de convulsions, ni de pertes de conscience», indique-t-elle.

À l’Assemblée nationale

Lors de son élection, en avril 2014, Claire Samson s’est adressée au président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon, afin qu’il autorise Pepper à l’accompagner au parlement.

«M. Chagnon a pris soin de demander aux autres parlementaires d’ignorer la présence de Pepper à mes côtés et de ne pas lui parler quand il est en devoir. Avec le temps, tout le personnel de l’Assemblée nationale a fini par l’adopter et plusieurs prennent plaisir à jouer avec lui pendant les pauses», rappelle la députée de la Coalition avenir Québec.

Seul accroc à la procédure, Pepper ne peut s’empêcher de japper quand sonne la cloche invitant les députés à se présenter au salon bleu pour un vote.

«Mon chien a été dressé pour réagir en cas d’incendie et dès qu’il entend la cloche, il associe ça à la présence d’un danger imminent», explique-t-elle.

À cinq ans de la retraite

Selon Claire Samson, Pepper aurait encore quatre ou cinq années de vie utile devant lui.

«Si je suis réélue en 2018 pour un deuxième mandat de quatre ans, nous serons en mesure de terminer notre carrière à peu près en même temps. Pepper sera alors âgé d’une quinzaine d’années alors que j’aurai franchi le cap des 65 ans», indique-t-elle.

Mme Samson ne compte pas se doter d’un autre chien d’assistance après son départ de l’Assemblée nationale.

«Le coût d’achat et de formation d’un chien d’assistance est très élevé. Il faut également considérer que ma vie sera moins stressante à la retraite, ce qui devrait contribuer à diminuer les risques d’un nouvel épisode épileptique», explique-t-elle.

Mme Samson a appris le langage des sourds voilà trois bonnes décennies. Elle compte mettre à profit ces connaissances au moment de la retraite en agissant comme interprète bénévole auprès des malentendants.

«Je vois ça comme une bonne façon pour moi de redonner à la société», poursuit la députée d’Iberville.