Poste frontalier: une première canadienne à Saint-Armand

SÉCURITÉ. Morses Line, à Saint-Armand, est devenu depuis lundi le premier poste frontalier canadien à recevoir les voyageurs sans personnel sur place. Entre 16h et 8h, c’est désormais un agent situé à Hamilton en Ontario qui traitera les demandes d’entrées, par le biais des technologies numériques.

Par Denis Lord

C’est par le biais d’une borne audio-vidéo, d’un lecteur optique pour les passeports et d’un guichet pour acquitter droits et taxes que les résidents permanents américains et canadiens entrant au Canada par Morses Line transigeront désormais avec le personnel de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC). Leur interlocuteur? Un agent de l’ASFC situé à quelque 700 kilomètres de Saint-Armand, soit à Hamilton, Ontario.

«Si l’agent qui traite la demande considère qu’il y a un risque, explique Michel Martineau, de l’ASFC, il fait appel au Bureau de support de Saint-Armand, à 13 kilomètres, où se trouvent des agents 24 heures par jour, sept jours par semaine. Une voiture peut être sur place en 15 minutes.» Selon la nature du problème, on peut également demander au voyageur de retourner aux États-Unis ou de se rendre à un poste frontalier.

Une trentaine de caméras fixes et mobiles équipent désormais le poste inauguré en 2015 au coût de 2,5 M$.

Projet pilote

Morses Line a été choisi pour tester cette technologie et le mode opératoire afférent en raison de sa faible fréquentation. Quelque 12 000 véhicules y traversent annuellement la frontière.

«Il s’agit d’un projet pilote échelonné sur un an, explique le directeur général régional par intérim du Québec de l’ASFC, Pierre Provost. Il y aura ensuite une analyse du rendement du système, de ses forces et de ses faiblesses, et des recommandations pour l’expansion de l’utilisation du système à d’autres postes frontaliers canadiens.» Il est déjà prévu qu’un système analogue soit installé à l’automne 2016 à Piney, au Manitoba. Il faudra cependant y être préalablement enregistré. L’ASFC assure que le traitement à distance n’est destiné qu’aux petits postes frontières.

Le projet pilote a coûté 16 M$, ce qui inclut, le développement, les infrastructures de Saint-Armand et Piney, la formation du personnel, etc.

Aux heures  normales de service, entre 8h et 16, une trentaine de véhicules passent quotidiennement par Morses Line. L’ASFC ignore quelle augmentation de trafic est susceptible de se produire. Elle ignore si le système coûte moins cher qu’avoir du personnel sur place.