Saint-Armand: coup d’envoi des travaux de restauration du littoral
ENVIRONNEMENT. L’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM) s’attaque à la restauration du littoral du lac Champlain, à la hauteur de Philipsburg, dans le cadre d’un projet pilote de 200 000 $.
L’organisme a obtenu un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement et du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs pour le remplacement d’un muret municipal de 60m, situé en bordure de la rue Champlain, par une bande riveraine avec pente de 1:3 enrochée et végétalisée.
«Trois motifs nous ont incités à remplacer ce muret en priorité. Il s’agit de l’ouvrage le plus haut, le plus long et le plus détérioré du secteur», indique Johanne Bérubé, directrice générale de l’OBVBM.
Les travaux, réalisés sous la supervision de la firme Terraformex Canada Inc., ont débuté le 28 juillet et devraient être complétés vers la mi-août.
«On installe d’abord un matelas de fibre de copeaux biodégradables, puis un mélange de pierre et de terre argileuse résistant à l’érosion, avant d’y ajouter des fascines de saule de rivage qui vont prendre racine et s’ancrer dans la roche de façon graduelle», résume Nicolas Roy, géologue spécialisé en contrôle de l’érosion et en stabilisation des sols chez Terraformex.
Le projet pilote n’est que la première d’une série d’interventions visant à recréer un littoral naturel avec pente, réduire l’impact des vagues sur les murets et stabiliser l’infrastructure routière.
«Si les résultats sont concluants, le gouvernement du Québec pourraient donner le feu vert à la restauration de cinq autres murets totalisant 200m dans le même secteur. On devrait être fixé à ce sujet d’ici deux ou trois ans», signale Mme Bérubé.
Terraformex remplacera au besoin les végétaux n’ayant pas résisté à la transplantation et assurera un suivi photographique des lieux afin de vérifier si l’ouvrage réalisé dans le cadre du projet pilote résiste bien aux vents, aux vagues et aux glaces.
«Cette démarche nous permettra de déterminer quels ajustements pourraient être nécessaires pour obtenir un résultat optimal», ajoute M. Roy.
Autres interventions
Une dizaine d’autres sites feront l’objet de travaux de réaménagement (retrait de blocs de béton et de débris d’asphalte, adoucissement de pentes, végétalisation, etc.) en marge du projet pilote. L’installation de panneaux d’interprétation est également prévue.
«Ces types d’interventions utilisent des techniques de réhabilitation connues et approuvées par le ministère de l’Environnement. Il n’est pas nécessaire de demander un certificat d’autorisation pour procéder à ces travaux», précise la porte-parole de l’OBVBM.
Lors du passage du photographe de TC Media, une équipe s’affairait devant l’auberge Le Bergelac.
«Le muret perpendiculaire à la rue Champlain était en très mauvais état. On l’a enlevé et remplacé par une pente douce. Des blocs de béton et des morceaux d’asphalte ont par ailleurs été retirés de l’eau au même endroit. Des fosses de plantation avec fleurs vivaces, graminées, arbustes et paillis y seront aménagées et serviront en quelque sorte de site de démonstration. Les riverains auront ainsi une meilleure idée des types de végétaux à utiliser pour leurs aménagements en bordure du lac», résume le représentant de Terraformex.
Il convient de rappeler que l’OBVBM avait procédé, l’été dernier dans le même secteur, à la végétalisation du quai de Philipsburg.
«Une semaine de travail, à cinq personnes, et une mise de fonds de 15 000 $ ont été nécessaires pour mener à bien ce projet. On a par la suite procédé à la taille des plants dans le but de les renforcer. Les végétaux qui n’ont pas survécu seront remplacés cette année», ajoute Mme Bérubé.
Un projet à frais partagés
. Programme ÉcoAction – Environnement Canada: 56 000 $
. Fondation Hydro-Quyébec pour l’environnement: 50 000 $
. Fonds du Pacte rural – MRC de Brome-Missisquoi: 10 000 $
. Municipalité de Saint-Armand: 60 000 $
. OBV de la baie Missisquoi: à déterminer
. Coût du projet pilote et dix autres interventions: 200 000 $