Sainte-Brigide: trois élus quittent l’assemblée publique mensuelle

AFFAIRES MUNICIPALES. Coup de théâtre, hier soir à Sainte-Brigide-d’Iberville, alors que trois élus ont quitté la salle du conseil municipal en coup de vent au tout début de l’assemblée mensuelle.

Quelques instants auparavant, l’un de leurs collègues avait proposé de changer de local en raison de la présence de quelque 80 citoyens dans une salle ne pouvant en accueillir que 61 (42 places assises et 19 en position debout). 

Le maire et deux conseillers ont voté en faveur de la proposition alors que les trois autres membres du conseil présents ont voté contre. La résolution a donc été rejetée, faute de majorité.

Trois élus et plusieurs dizaines de personnes sont demeurés dans la salle durant une heure, au cas où leurs collègues reviendraient sur leur décision. Au bout de 60 minutes, l’assemblée a été ajournée, faute de quorum, comme le prévoit la procédure.

Justifications

La conseillère municipale Diane Thériault, qui a quitté la salle en même temps que ses homologues Daniel Bonneau et Carole Laroche, attribue son départ au climat qui régnait pendant l’assemblée.

«Nous sommes là pour faire avancer la municipalité, pas pour se faire crier des bêtises. Je ne me suis pas fait élire pour qu’on m’insulte», affirme Mme Thériault.

Cette dernière précise que les séances à l’hôtel de ville sont enregistrées alors que les assemblées au centre municipal ne le sont pas.

«Dans un climat tendu, où certains citoyens se permettent d’interpeller les élus sans être ramenés à l’ordre par le président d’assemblée, un enregistrement m’apparait utile et peut même servir de preuve devant les tribunaux», explique Mme Thériault.

La conseillère – qui défend le projet d’aménagement d’installations sportives et récréatives (terrain de soccer, jeux d’eau et parcours santé intergénérationnel) mis de l’avant par le comité des loisirs – trouve le climat de travail très malsain et dit craindre pour sa sécurité. Celle-ci entend d’ailleurs demander à la SQ du Haut-Richelieu d’ouvrir un dossier et souhaite s’entretenir avec l’agent Alain Péloquin, le policier agissant comme parrain auprès de la municipalité.

Questionnement du maire

Le maire Mario van Rossum laisse entendre que les quatre conseillers favorables au projet du comité des loisirs «prônent la démocratie, mais ne l’appliquent pas».

«C’est de la petite politique», affirme le maire de Saint-Brigide.

Le conseiller Gaétan Coutu, qui siège à l’hôtel de ville depuis moins de deux ans, soutient que certains élus sont «bornés» et font preuve d’une attitude «enfantine». Il déplore également l’existence d’une «petite clique» au sein du conseil municipal.

MM. van Rossum et Coutu estiment que les citoyens ont droit à des infrastructures de loisirs de qualité, mais ajoutent que les élus doivent également tenir compte de la capacité de payer des contribuables au moment d’engager des dépenses publiques.

«Sainte-Brigide a-t-elle les moyens de dépenser 80 000 $ pour un terrain de pratique de soccer, 90 000 $ pour des jeux d’eau et une cinquantaine de milliers de dollars pour les dix bornes d’un sentier santé intergénérationnel?», se questionne le maire van Rossum.

Festival western

Le site convoité par le comité des loisirs pour la mise en place des nouvelles installations sportives et récréatives est également loin de faire l’unanimité au sein du conseil et de la population. Cette parcelle de terrain est actuellement utilisée par les organisateurs du Festival western de Sainte-Brigide une vingtaine de jours par année à l’occasion de la présentation de rodéos et de gymkhanas.

«Il est possible de trouver des accommodements qui vont satisfaire toutes les parties, soit le comité des loisirs et les organisateurs des compétitions westerns. Je persiste à croire que l’installation d’une clôture autour du parc  ne met aucunement en péril l’existence du Festival», plaide Mme Thériault.

Le maire van Rossum n’est pas du même avis et insiste pour dire que Sainte-Brigide ne peut pas se permettre de se priver d’un événement qui attire de 10 000 à 13 000 visiteurs par an et constitue une source de revenus non négligeable pour les commerces locaux.

«Il y a déjà trois maires de la région qui se disent prêts à accueillir l’événement si les parties ne parviennent pas à s’entendre», affirme M. van Rossum.