Un avenir pour le train dans la région de Farnham?

FERROVIAIRE. Un peu plus d’un an après la tragédie de Lac-Mégantic qui a fait 47 morts, la gare de triage de Farnham est déserte ou presque. Une situation qui ne s’apprête pas à changer, même avec le rachat des actifs de la Montreal, Maine & Atlantic (MMA) par l’entreprise Central Maine & Quebec Railway (CMQ). À quand des investissements aux installations farnhamiennes et des environs? Le maire Josef Hüsler aimerait bien le savoir.

Le 8 juillet 2013, la ville de Farnham a été l’une des premières municipalités à demander la suspension de certaines activités de la MMA sur son territoire à la suite des événements de Lac-Mégantic, survenus deux jours plus tôt. Cette résolution visait à assurer la sécurité de ses citoyens.

Quelques semaines plus tard, Transports Canada confirmait la demande de Farnham en déposant un rapport accablant sur le mauvais état des lignes ferroviaires reliant Farnham à Sainte-Rosalie et Farnham à Bedford. Depuis, rien n’a bougé dans cette petite ville située sur les berges de la rivière Yamaska.

Seuls les convois empruntant le tronçon Saint-Jean-sur-Richelieu à Farnham se font entendre. Les tronçons Farnham-Sainte-Rosalie et Farnham-Bedford sont toujours inactifs. Résultat? La gare de triage de Farnham est la plupart du temps déserte. Le maire de Farnham, Joseph Hüsler, affirme toutefois que «personne de la municipalité ne s’est plaint jusqu’à présent».

Des réparations?

Avant de revoir des trains circuler sur ces liens ferroviaires abandonnés, de nombreuses réparations doivent être réalisées afin de sécuriser le circuit. Or, la compagnie nouvellement propriétaire des actifs de la MMA, Central Maine & Quebec Railway, ne s’est pas prononcée encore sur le dossier.

Le maire de Farnham ne cache pas qu’il souhaite connaître les intentions de la CMQ. «Nous essayons de les contacter, de savoir si notre tronçon sera réparé, mais on n’a pas de nouvelles et on constate que ça ne sera pas facile», assure Joseph Hüsler.

L’AvenirEtDesRivières.com a tenté de communiquer avec la Central Maine & Quebec, sans succès.

Solution de rechange

D’un point de vue économique, le directeur général du CLD de Brome-Missisquoi, Mario Thibeault, estime qu’une douzaine d’entreprises étaient desservies par ces tronçons, soit près de 400 employés qui sont indirectement touchés. «Toutes les entreprises ont dû se trouver des solutions de rechange», confirme-t-il.

C’est le cas de l’entreprise F. Ménard où le siège social est situé à Ange-Gardien et qui acheminait plus d’une centaine de tonnes de produits alimentaires par année via ces tronçons.

Afin de poursuivre adéquatement ses activités, l’entreprise gardangeoise a opté pour le transport routier comme solution de rechange, mais la responsable des communications de l’entreprise, Geneviève Ménard, dénote trois conséquences.

«D’abord, il y a eu une hausse des coûts en approvisionnement, mais également un impact sur le réseau routier. Étant donné que nous envoyons plus de camions sur les routes, elles se dégradent plus rapidement. Notamment à Saint-Pie, car ce ne sont que des routes secondaires. Finalement, nous augmentons notre empreinte carbone et ça ne s’inscrit pas dans les valeurs environnementales que nous valorisons.»

L’entreprise ne rejette d’ailleurs pas l’idée d’investir dans le réseau ferroviaire pour réactiver ce service. «Nous allons d’abord bien étudier nos options», explique Mme Ménard.

Depuis les événements de Lac-Mégantic, la gare de triage de Farnham est, la plupart du temps, déserte.