Un espace de coworking à quelques semaines d’ouvrir à Cowansville

ÉCONOMIE. Le «coworking» (pour espace de travail partagé), ces repères où les travailleurs autonomes s’échangent idées et services, comptera bientôt sur adresse supplémentaire dans Brome-Missisquoi. La ZONE BM, une initiative du Centre local de développement (CLD) de Brome-Missisquoi, ouvrira ses portes le 1er avril, a appris Journal Le Guide.

La ZONE BM s’imbriquera dans les locaux du CLD, sur la rue Principale à Cowansville, en face du lac Davignon. Elle occupera certains des espaces jadis réservés à la Conférence régionale des élus (CRÉ) et au Forum jeunesse Montérégie Est (FJME), tous passés sous le couperet de mesures budgétaires restrictives du gouvernement provincial.

Outre les travailleurs autonomes, les entreprises en démarrage et les télétravailleurs y seront les bienvenus pour prendre l’une des 23 places disponibles, et ce, peu importe le domaine d’activité.   

Le marché regorge de travailleurs, dont certains fraichement diplômés, qui doivent empiler les contrats pour meubler leurs semaines de travail. «Nous nous sommes penchés sur la réalité des travailleurs autonomes qui touche beaucoup plus de professions qu’avant, puisque les entreprises embauchent de moins en moins, explique Carole Gaudet, chargée de projets au CLD. J’ai vu beaucoup d’ingénieurs qui sortent de l’université et, incapables de se trouver un emploi, deviennent des contractants.»

«Les entreprises ont besoin d’une certaine flexibilité dans leur main-d’œuvre pour rester compétitives. Il y a plusieurs charges qui viennent avec un salarié», renchérit Raphaël Gendron, conseiller au développement de l’entrepreneuriat au CLD.

Les deux planchent sur ce projet depuis quelques années. Il obtenait ses dernières approbations lors de la réunion des maires de la MRC, le 19 janvier. «Nos recherches nous indiquaient que c’est un besoin à combler dans la région. On ne se le cache pas, au cours des dernières années, c’est un domaine qui était mal desservi par le CLD», admet Raphaël Gendron.

À partir de 175 $ par mois

La ZONE BM profitera de la palette de services offerts par le CLD en démarrage d’entreprise. «On souhaite organiser des formations, des présentations et des déjeuners-conférences basés sur les besoins de ceux qui feront partie du projet. Nous serons là avant tout pour les accompagner et non pour les superviser», explique Mme Gaudet, qui y agira comme animatrice.

Une salle de conférence (pour des réunions) et un salon seront mis à la disposition des membres, en plus du mobilier et de l’équipement informatique habituel (connexion Internet haute vitesse, imprimante, photocopieur). «Ils n’auront qu’à apporter leur ordinateur portable et leur téléphone cellulaire», illustre Carole Gaudet. Les responsables du projet entendent multiplier les partenariats de visibilité avec les centres d’entrepreneuriat de certaines universités.    

Les forfaits débutent à partir de 175 $ par mois. La période d’inscription est d’ailleurs déjà ouverte. Les intéressés peuvent s’informer au 450 266-4928, poste 235 ou au info@lazonebm.ca.          

Un budget de 25 000 $ est prévu pour faire fonctionner la ZONE BM à sa première année d’activité.         

2016, l’année du «coworking»

Le mouvement des espaces de travail partagés connait une croissance fulgurante un peu partout dans le monde, et sous diverses formules. Dans la région, Postes de bureau avait vu le jour à Sutton l’été dernier.

Tout en permettant de conserver les avantages d’être à son compte, le «coworking» mise sur la force du nombre. Il s’agit pour Mme Gaudet d’une réalité qui ne fera que s’accroître dans le vaste monde du travail.

«De travailler de chez soi, de partir son projet en restant isolé, ça peut être moins stimulant. On a l’impression de se retrouver en dehors du rythme des autres travailleurs», mentionne Carole Gaudet, elle aussi travailleuse autonome. 

D’autant plus que les récentes avancées technologiques facilitent grandement le travail à distance. «On peut se voir et se parler aisément, travailler sur le même document. Peu importe la distance, c’est comme si on se trouvait l’un à côté de l’autre.»   

D’ailleurs, certains prévoient qu’un travailleur sur cinq (20 %) sera à son compte d’ici cinq à dix ans. «C’est un réseau d’échange, une communauté qui finit par se créer, tout en restant libre de son entreprise, de son projet», indique Mme Gaudet. 

Le coworking vu par un travailleur autonome

Pour Jean-Denis Giguère, en plein démarrage d’un projet à Cowansville, le «coworking» offre une approche enrichissante à bien des égards. «Ça nous donne la chance de vivre une expérience entrepreneuriale dans un environnement exceptionnel. Le service met à notre portée des ressources qu’on ne peut pas s’offrir aussi facilement, c’est un pôle avec toutes sortes d’expertises et tout ça crée une synergie. Je pense que les discussions seront fort intéressantes.»  

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