Un Farnhamien capture un opossum près de son domicile

MARSUPIAUX – Un citoyen de Farnham a capturé un opossum par inadvertance, dimanche dernier, en voulant se défaire des marmottes qui squattaient le dessous de son perron.

«J’avais placé une cage, avec une banane à l’intérieur en guise d’appât, pour les attirer hors de leur repaire. À ma grande surprise, ce n’est pas une marmotte, mais une espèce de gros rat, qui s’est fait prendre. Je n’avais encore jamais vu cette bébitte-là», résume Michel Richard, un résidant du rang Boulais.

Un voisin, qui observait l’opossum depuis un bon moment, s’est permis de le caresser à travers les barreaux de la cage et  l’animal s’est laissé faire.

«La bête tournait en rond et paraissait à l’étroit dans la cage. Ne sachant pas comment la nourrir, j’ai décidé de la libérer peu de temps après sa capture sur les recommandations d’une amie. La bête, qui n’en espérait pas tant, n’a pas mis de temps à disparaître dans le boisé», résume M. Richard.

Même si cette espèce est encore peu répertoriée au Québec, plusieurs autres signalements ont eu lieu en Montérégie au cours des derniers mois et des dernières années.

Des opossums ont notamment été aperçus à Bedford, Saint-Armand, Philipsburg, Venise-en-Québec, Saint-Alexandre et Saint-Jean-sur-Richelieu. Les responsables de la campagne de vaccination contre la rage du raton-laveur, en cours depuis 2007, en capturent également quelques-uns bon an, mal an.

«Ça demeure vraiment exceptionnel. Les opossums ne sont pas vraiment adaptés pour l’hiver. J’en ai vu plusieurs avec le bout des oreilles ou des pattes amputé», confiait récemment Pierre Canac-Marquis, un employé du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, à notre collègue Valérie Legault, du journal Le Canada Français.

Dans une entrevue accordée à l’hebdomadaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, Denis Henri, garde-parc au parc du Mont-Saint-Bruno, a par ailleurs laissé entendre que la population d’opossums (dans Brome-Missisquoi et le Haut-Richelieu) pourrait s’élever à quelque 200 spécimens.

Autres signalements

L’ancien maire de Bedford, Claude Dubois, a capturé un opossum, l’été dernier alors qu’il tentait de rendre service à d’un citoyen aux prises avec des visiteurs indésirables.

«Au moment de sa capture, la femelle opossum avait six petits à l’intérieur de sa poche ventrale. Je l’ai relâchée à Stanbridge East», précise cet adepte de chasse et de pêche.

M. Dubois a également trouvé deux opossums dans des pièges, l’hiver dernier, alors qu’il trappait le raton-laveur. Le premier à Philipsburg, près du lac Champlain et l’autre à Saint-Armand, dans le secteur du poste frontalier Morses Line.

«Ces bêtes, de la famille des marsupiaux, nous arrivent des États-Unis, par train ou par camion, et passent les douanes à l’insu de tout le monde. Il y aurait notamment beaucoup d’opossums en Pennsylvanie», signale M. Dubois.

Ce dernier avait passé pour un fabulateur, voilà quelques années, en signalant la présence d’un opossum à un agent de la faune. Le mammifère avait été surpris alors qu’il mangeait dans un plat servant à nourrir les chats.

«Les gens de la faune ne m’ont pas pris au sérieux et m’ont dit qu’il devait plutôt s’agir d’un raton-laveur. Je leur ai répondu que je connaissais très bien le raton-laveur et qu’il n’y avait aucune confusion possible. Quelques mois plus tard, on apprenait qu’un opossum avait été capturé dans le cadre de la campagne de vaccination contre la rage du raton-laveur. Mon histoire devenait du même coup beaucoup plus crédible», poursuit M. Dubois, avec un sourire en coin.