Un lac Champlain plus attrayant

Tourisme Saint-Jean-sur-Richelieu et Région a procédé au dévoilement de son Plan stratégique de développement rivière Richelieu – lac Champlain vendredi dernier avec comme objectif premier, d’ici cinq ans, de rendre ces deux plans d’eau plus attrayants pour les visiteurs et les résidants de la région en améliorant leur accessibilité et en augmentant les services et activités offerts.

Le but est de faire connaître encore plus la région comme capitale du nautisme dans la province, mais aussi les attraits qui sont situés à proximité du Richelieu et du lac Champlain, par exemple le patrimoine, le cyclotourisme ou l’agrotourisme. Ce «posititionnement distinctif» permettra d’attirer et retenir la clientèle plus longtemps et d’accroître les retombées touristiques, économiques et sociales.

L’étude s’est échelonnée sur environ huit mois et a été réalisée par les firmes Desjardins Marketing Stratégique de Québec et Option Aménagement de Montréal.

Le document prône le développement de la rivière et du lac autour de trois pôles d’attraction qui seront Saint-Jean-sur-Richelieu, Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix et Venise-en-Québec mais en incluant également toutes les autres municipalités riveraines.

«L’idée est que les gens arrivent en bateau et accèdent facilement aux berges, que les personnes sur la berge puissent avoir facilement accès à l’eau, explique la directrice des études stratégiques et associée chez Desjardins Marketing Stratégique, Marlène Fortin. La rivière Richelieu et le lac Champlain se démarquent déjà comme une plaque tournante du nautisme au Québec, mais nous voulons pousser une coche plus loin.»

Haut en couleur

La présentation de l’étude était accompagnée d’exemples de nouveaux attraits pour le moins haut en couleur: un conteneur qui se transforme en restaurant, des anneaux géants qui ornent la rive, un restaurant sur un quai, un hôtel et des yourtes flottants, des piscines sur l’eau et une île flottante artificielle.

«Le but était simplement de faire voyager et rêver les gens, explique l’architecte paysagiste d’Option Aménagement, André Nadeau. Nous avons choisi des objets originaux pour stimuler l’imaginaire. On ne veut pas copier ce qui se fait ailleurs. Il faut plutôt donner une marque de commerce propre à la rivière et au lac avec des projets originaux qui apporteront une valeur ajoutée à la région.»

Tourisme Saint-Jean-sur-Richelieu et Région ainsi que ses partenaires seront donc à la recherche d’entrepreneurs qui auraient un intérêt à développer un projet du genre aux abords du Richelieu ou du lac Champlain.

«L’industrie touristique a grandement besoin de cet apport, souligne le conseiller municipal et président de Tourisme Saint-Jean-sur-Richelieu et Région, Stéphane Legrand. À Venise-en-Québec, le privé a investi et nous aimerions voir ça partout dans le Haut-Richelieu. Il y a de bonnes opportunités d’affaires, mais il faut y croire.»

«Ce n’est pas obligé d’être gros comme ce que nous avons présenté ce matin, ajoute la directrice générale de l’organisme, Joseé Julien. Il s’agit de trouver les bons produits et les bonnes interventions.»

Améliorations

Le Plan stratégique de développement rivière Richelieu – lac Champlain propose également plusieurs améliorations pour rendre la rivière et le lac plus accessibles.

La première est de sécuriser les opérations d’éclusage dans le Vieux-Saint-Jean. Les auteurs suggèrent la mise sur pied d’une corporation qui opèrerait les écluses pour prolonger les journées d’ouverture de la voie navigable. Ce groupe travaillerait de concert avec Parcs Canada et se financerait par le biais d’activités.

Il faudrait également réaménager certaines rampes de mise à l’eau, en construire d’autres et ajuster les stationnements en conséquence dans les trois pôles visés. À Saint-Jean-sur-Richelieu, on évoque la mise en place d’un accès au nord du pont ferroviaire du Montreal, Maine and Atlantic (MMA) et consolider ceux du parc Ronald-Beauregard et du Collège militaire royal.

Des sites pour le quaiage de jour de quelques heures devraient également être identifiés, qu’ils soient publics ou non. Il faudrait offrir un service de mobilité (vélos, mobylettes) pour que les plaisanciers puissent de rendre aux attraits ou services, aux restaurants et aux hôtels, par exemple. L’offre de produits du terroir ainsi que les éléments de patrimoine et d’histoire à proximité des berges doivent être mis en valeur. Les rives doivent être emménagées et embellies.

Les services et commodités pour les embarcations doivent être améliorés à chacun des trois pôles. La Marina St-Tropez est citée en exemple pour la diversification des services offerts aux plaisanciers.

Les auteurs affirment de plus qu’il faut rattacher le Collège militaire royal au développement du centre-ville et affirmer le rôle du parc Ronald-Beauregard comme base de plein air nautique à Saint-Jean, diversifier les activités de l’Île aux noix à Saint-Paul et accroître celles de la pointe Jameson à Venise-en-Québec.

«Nous n’avons pas fait cette étude pour qu’elle reste sur la tablette, atteste Josée Julien. Il faudra regarder comment il est possible de l’intégrer dans le schéma d’aménagement de la MRC. C’est un travail de longue haleine, mais je vais être celle qui va taper sur le clou.»