Une partie de de la tourbière de Saint-Joachim protégée à tout jamais
ENVIRONNEMENT – Près de 10 % de la tourbière de Saint-Joachim-de-Shefford sera protégé à perpétuité grâce à la générosité d’une propriétaire terrienne.
La secrétaire-trésorière des Amis de la Tourbière de Saint-Joachim-de-Shefford, Claire Brousseau, a décidé de matérialiser le vœu de son conjoint, le regretté Claude Tétrault, en faisant don d’un terrain à la Fondation pour la sauvegarde des écosystèmes du territoire de la Haute-Yamaska (SÉTHY).
Établi à Saint-Joachim depuis une quarantaine d’années, le couple a été particulièrement actif au sein du petit groupe de citoyens opposé au projet d’aménagement d’un site d’enfouissement sanitaire dans ce petit village de 1 318 habitants. Les opposants justifiaient leur intervention par la présence d’une tourbière de 218 hectares dans le secteur.
Persuadé que la bataille contre la municipalité régionale de comté de la Haute-Yamaska n’était pas gagnée d’avance, M. Tétrault s’est porté acquéreur d’un lot de 20 hectares contigu au terrain d’une centaine hectares acquis par la MRC un an auparavant tout en tentant de faire reconnaître la tourbière comme site d’intérêt écologique. C’était en 1998.
En 1999, la décision de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ), puis celle du Tribunal administratif du Québec (TAQ), d’autoriser l’agrandissement du site d’enfouissement de Saint-Cécile-de-Milton, viendra donner des munitions à M. Tétrault et ses compagnons d’arme.
En reconnaissant l’agrandissement du projet de Sainte-Cécile dans son schéma d’aménagement, la MRC concrétise dès l’année suivante l’abandon du projet du site d’enfouissement de Saint-Joachim.
En 2001, sur la base des recommandations de l’herboriste Anny Schneider, de l’écologiste Louise Gratton et forte de l’appui du ministère de l’Environnement, l’administration municipale amende son règlement de zonage et identifie la tourbière comme zone d’intérêt écologique. Une victoire pour cette poignée d’environnementalistes qui se regrouperont, en 2004, au sein de l’organisme Les Amis de la tourbière de Saint-Joachim.
Dix ans plus tard, le projet de Claude Tétrault est toujours bien vivant et la Fondation SÉTHY entend y donner suite en rencontrant les onze autres propriétaires de la tourbière pour les sensibiliser à l’importance de protéger ce milieu humide d’une grande valeur écologique.
«Le don de Mme Brousseau initie une série de démarches qui pourraient conduire à la création de servitudes de conservation et d’une réserve naturelle en milieu privé. Ces démarches serviront de modèles pour la protection des autres tourbières de la Haute-Yamaska, tout en permettant aux propriétaires impliqués de bénéficier d’avantages fiscaux», signale François Leduc, directeur général de la Fondation SÉTHY.